Je lisse, tu lisses , nous lissons. Nous allons ici faire un tour des différents types de lissage du plus permanent au plus temporaire, du plus traditionnel au plus exotique, du plus naturel au plus chimique. Mais pour commencer, un peu d’histoire !
Petit voyage dans le temps…
Au commencement, donc, était le défrisage. Les premiers utilisateurs de produits permettant le défrisage, la communauté afro-américaine, auraient, au cours du 19ème siècle, inventé le premier défrisage par l’utilisation artisanale de soude à laquelle était ajoutée des œufs et des pommes de terre pour « adoucir » la base. Garret A. Morgan, inventeur afro-américain, commercialise le premier produit défrisant en 1909. Garret est notamment connu pour l’élaboration de masques à gaz qui sauvèrent des vies lors de la Première Guerre Mondiale.
En 1890, Adam Frisby crée le fer à boucler, suivi par Simon Monroe en 1906 avec son peigne à lisser et enfin l’ancêtre des pinces en céramique sera déposé en 1909 par Isaac K. Shero. Il s’agit alors de lissage mécanique.
Les lissages dits « mécaniques »
Un lissage « mécanique », comme son nom l’indique, implique l’utilisation d’un outil physique destiné à raidir le cheveu. On peut notamment citer le fer à lisser, le « kardoune », la « mise en plis » ou « plaquage mexicain » , le bas, les bigoudis XXL et même… le fer à repasser !
Le fer à repasser
On pourrait croire que cette pratique quelque peu barbare a été une méthode de « dépannage » avant l’invention du fer à lisser et reste aujourd’hui une anecdote amusante, mais pas du tout, certaines femmes l’utilisent toujours. Elles utilisent une serviette pour éviter le contact direct du fer avec le cheveu, appliquent parfois des sprays thermo-protecteurs mais elles semblent réfractaires à l’idée même du fer à lisser ou de toute autre méthode. Peut-être est-il utile de déconseiller cette pratique, ne serait-ce que pour éviter les brûlures au niveau du visage, très proche.
Le kardoune
Le kardoune va certes détendre les cheveux, mais ils ne seront jamais aussi lisses qu’avec un lisseur. La technique est assez simple, aussi simple que ce qu’il est, soit un simple ruban. Une queue de cheval et il suffit d’enrouler le kardoune au fur et à mesure tout en gainant la chevelure humide. Cela prend environ 45 mn et on laisse agir toute la nuit. Un « vrai » kardoune algérien coûte entre 7 et 10€ et peut être réutilisé presque à l’infini. Vous pouvez en trouver sur Amazon en suivant ce lien: kardoune
Le plaquage mexicain, Patcha ou Wrap
Cette méthode également appelée « lissage tourbillon » consiste à enrouler vos cheveux mouillés autour de votre tête, puis de les maintenir fixés à l’aide de pince et enfin à les sécher. Traditionnellement un casque sur pied était utilisé mais il est aujourd’hui remplacé par un casque à fixer sur un sèche-cheveux (vous pouvez en trouver sur Amazon en suivant ce lien: lien produit).
Cette technique était surtout utilisée durant les années 70 et 80…
Les bigoudis XXL
Cette technique peut paraître surprenante : des bigoudis pour raidir les cheveux ! Il s’agit en fait d’une variante de la méthode précédente, l’enroulement autour des bigoudis XXL remplaçant l’enroulement autour de votre tête. Le diamètre des bigoudis restant inférieur au diamètre d’une tête, l’effet sera des cheveux lissés mais ayant un mouvement qui pourra plaire ou déplaire à certaines (vous pouvez en trouver sur Amazon en suivant ce lien: lien produit).
Les fers et plaques lissantes ou fer à lisser
Aujourd’hui, les lisseurs existent en plusieurs tailles, matériaux, proposent différentes amplitudes de température et différentes technologies. La céramique offre un lissage facile qui protège les cheveux, la tourmaline permet un passage plus fluide des plaques sur la mèche, prévient l’électricité statique et l’apparition de « frisottis », tandis que la technologie titanium permet une diffusion homogène de la chaleur. Il existe des lisseurs à température fixe mais la plupart sont réglables, en général de 60 à 235°C, à choisir selon votre nature de cheveux. Enfin des technologies novatrices sont arrivées sur le marché comme le lissage à vapeur notamment avec le Steampod de chez l’Oréal, l’utilisation d’infra-rouges et de diffusion d’ions avec le Révolution d’Hairtech ou encore le lisseur à température autorégulée avec les gammes GHD et Dyson. Nous vous proposerons bientôt un guide pour vous permettre de vous repérer dans tous ces modèles.
Le lissage chimique, lissage brésilien, lissage japonais…
Le lissage brésilien
La « star » des lissages ! Il n’est pas tout à fait juste de le qualifier de strictement « non mécanique » car l’une des étapes consiste à utiliser des plaques chaudes. Il s’agit d’un lissage dit semi-permanent qui dure entre 3 et 5 mois. Le grand principe de ce type de lissage consiste surtout à faire pénétrer au cœur du cheveu une préparation à base de kératine et d’agents lissants. Contrairement à beaucoup d’autres méthodes, il ne sert pas qu’à raidir les cheveux mais aussi à les nourrir avec sa composante principale, la kératine. Les principales étapes du lissage brésilien sont le décapage du cheveux, l’application d’un produit lissant riche en kératine, le séchage des cheveux puis le passage d’un fer à lisser pour fixer la kératine à la fibre capillaire. Vous pouvez consulter notre article complet sur le sujet: comprendre le lissage brésilien ainsi que notre guide d’achat : meilleurs kits de lissage brésilien.
Le lissage japonais
Le lissage japonais est un lissage semi-définitif (10 à 12 mois en moyenne) car celui-ci modifie la structure du cheveu. Il s’agit en réalité d’un défrisage dit « thiolé » qui va briser une partie des liaisons naturelles du cheveu pour ensuite en créer de nouvelles en cours de traitement. Cette méthode étant plus longue à appliquer, plus technique et plus agressive pour le cheveu, elle est moins répandue dans les salons de coiffure. Cette méthode n’est pas applicable à toutes les natures de cheveux et nécessite un bilan capillaire préalable.
Le lissage coréen
Cousin proche du lissage japonais, il modifie la structure du cheveu pour le raidir de façon permanente. Il contient du henné qui va se fixer sur le cheveu pour le raidir. Il peut être utilisé sur des cheveux colorés, crêpus et/ou afro, à condition que la structure capillaire soit en très bon état car des cheveux abîmés risquent de se fragiliser encore davantage. A noter, il s’agit du seul lissage chimique réellement compatible avec une coloration au henné. Les étapes ressemblent à celles des autres lissages : lavage, essorage, application du produit mèche à mèche, pose, rinçage, séchage, lissage à l’aide de plaques en céramique, nouveau rinçage et enfin séchage. Contrairement au lissage brésilien, le coréen ne nourrit pas les cheveux donc il faut absolument en prendre grand soin avec des produits adaptés comme des masques nourrissants hebdomadaires. Il doit être effectué impérativement par un professionnel et, selon la longueur des cheveux, il faut compter entre 300 et 500€.
Le lissage Luxter
Le Luxter est avant tout un soin à base de collagène végétal, ses effets durent jusqu’à la repousse et se réalise avec ou sans plaques en fonction de l’effet attendu. L’objectif de ce lissage est de rendre les cheveux plus raides, certes, mais avec un maximum de volume, et aussi de pouvoir jouer sur d’autres formes comme l’ondulation des pointes ou autres « fantaisies » capillaires ! Le collagène végétal, donc, va venir se fixer sur le cheveu et en repulper la fibre. Il en ressortira non seulement lissé mais aussi avec plus de volume. Le collagène est piégé dans la fibre du cheveu, ce qui va lui donner une forme définie lors du soin. A la différence du lissage brésilien, le Luxter agit avec du collagène végétal et non de la kératine. La transformation tient environ 6 à 7 mois, se réalise en salon en 1 à 2 heures pour un prix allant de 150 à 300€.
Le lissage au tanin, enzymothérapie ou taninoplastie
Les tanins sont des polyphénols d’origine végétale obtenus par la macération de peaux de raisins ou de certaines écorces d’arbres par exemple (et voilà où vous aviez déjà vu ce mot !). Le lissage au tanin est un lissage proche du lissage brésilien, en effet la méthode d’application est similaire ainsi que sa durabilité. La différence étant l’absence de kératine, il va permettre de lisser sans alourdir le cheveux. Vous pourrez trouver les termes de lissage au tanin, tanitoplastie ou encore l’enzymothérapie qui recoupent le même procédé avec des termes marketing différents.
Pour aller plus loin sur le lissage au tanin, consultez notre dossier complet : le lissage au tanin.
Les « autres » lissages, plus anecdotiques !
Le lissage américain
Il vous promet des cheveux lisses et extrêmement brillants. En réalité il le lissage américain est au lissage brésilien ce que le café américain est au café italien, une version diluée. Son protocole d’application et sa concentration en kératine ne permet pas réellement d’avoir un effet lissage très significatif ni une reconstruction de la fibre capillaire. En revanche, pour des cheveux en bonne santé et un lissage léger qui n’alourdit pas le cheveu, il est tout a fait adapté.
Vous pouvez consulter notre article complet le lissage américain.
Le lissage français, le lissage libanais, le lissage indonésien…
Très proches du lissage brésilien, ils promettent des cheveux plus raides et plus brillants. En réalité le principe actif reste celui d’un lissage brésilien classique, les produits additionnels étant présents avant tout pour leurs qualités marketing (fleurs rares, diamant, acide hyaluronique…). Le lissage libanais et le lissage indonésien peuvent également vous être proposés, mais rarement dans des salons réputés pour leur sérieux, évitez-les donc pour le moment !
Le défrisage
Le défrisage thiolé
Cette technique plus agressive que les lissages de type brésilien consiste à briser une partie des ponts disulfures existant (environ 30%) puis d’en créer de nouveaux, ce qui permettra de fixer le cheveu dans un position raidie. Il s’agit d’un lissage semi-définitif qui peut durer 10 à 12 mois et est destiné aux cheveux frisés ou bouclés mais non crépus. Ce lissage contient le plus souvent de l’acide thioglycolique et de l’ammoniaque.
Le lissage japonais est un défrisage thiolé.
Le défrisage alcalin
Il s’agit ici d’un défrisage permanent, une partie des ponts disulfure sera également brisée mais sera ici remplacée par des liaisons chimiques fortes (ponts Lanthionines). Ce lissage est avant tout destiné aux cheveux crépus ou très frisés. Ce lissage contient le plus souvent de la soude ou de l’hydroxyde de sodium.
